jeudi 28 février 2008

Introduction au marché politique

Beaucoup de Canadiens qui suivent l'actualité américaine ont sans doute été surpris d'apprendre que les deux candidats à l'investiture démocrate, Barak Obama et Hillary Clinton, ont promis de retirer les USA de l'ALENA à moins d'une renégociation complète de l'accord, sur des termes plus favorables aux Américains. Surtout aux travilleurs américains.

Que faut-il en penser ?

Les primaires américaines sont à l'heure actuelle centrées sur l'Ohio et le Texas. Or, l'Ohio est souvent considéré comme un état de "cols bleus". Et cet état a été touché de plein fouet par la réduction de l'emploi dans le secteur manufacturier des pays développés (perte nette de 185 000 emplois manufacturiers en Ohio, surtout syndiqués, depuis 5 ans).

Faut-il blâmer l'ALENA ? En fait, cet accord est un grand succès, qui n'est remis en question que par des groupes d'intérêts particuliers (syndicats, groupes environnementaux). En Ohio même, le taux de chômage a diminué depuis 1994, l'année de l'entrée en vigueur du traité, les exportations ont augmenté de 10 % par année et la production manufacturière est 6 % plus élevée qu'en 1992. Pour les États-Unis, le taux de chômage moyen pour les 13 ans avant l'ALENA était de 7,1 %, contre 5,1 % pour les 13 ans de l'accord.

Il faut chercher ailleurs les raisons des attaques récentes contre l'entente nord-américaine : beaucoup de travailleurs Américains ont peur de la concurrence des pays à faibles salaires (surtout la Chine). Et on n'est pas élu en promettant des politiques intelligentes, mais plutôt en formant des coalitions de voteurs, qui tiennent fortement à une politique dont les bénéfices sont concentrés sur eux, aux dépens de la majorité, qui fait preuve d'ignorance rationnelle.

Malheureusement pour beaucoup de naïfs, Obama n'est pas mieux intentionné ou plus franc que les autres. Il veut, lui aussi, être élu. Et il prend les moyens pour y arriver. Selon le réseau CTV :

"But Mr. Obama's rhetoric on the subject may be just that, CTV News reported last night. Citing Canadian sources, the network said that a senior member of Mr. Obama's campaign team called Canada's U.S. ambassador, Michael Wilson, within the past month, warning him that Mr. Obama would be taking some "heavy swings" at NAFTA in the campaign.
"Don't worry, ... it's just campaign rhetoric, ... it's not serious," CTV reported the campaign official as saying."


Bienvenue dans le marché politique.

2 commentaires:

Germain Belzile a dit…

Greg Mankiw s'intéresse aussi au même phénomène aujourd'hui : http://gregmankiw.blogspot.com/2008/02/our-neighbors-are-not-happy.html

Germain Belzile a dit…

Un autre blog abonde dans le même sens : http://bayesianheresy.blogspot.com/2008/03/i-hate-international-trade-more-than.html