mercredi 27 février 2008

Débats agricoles

Je participe quelques fois à des débats portant sur des questions économiques, souvent avec des non-économistes. Certains collègues me le reprochent, notant que je perds mon temps. Je crois, quant à moi, qu'il est important pour les économistes de ne pas laisser toute la place à ceux qui ont un intérêt particulier à défendre.

C'est souvent un choc pour les membres de groupes organisés d'entendre un son de cloche auquel ils ne sont pas habitués. Annoncer la fin prochaine de la gestion de l'offre canadienne à des gens qui prônent son extension sur toute la planête ne rend pas le messager très sympathique. Un exemple :

Libéralisme économique ou souveraineté alimentaire?
Thierry Larivière, La Terre de chez nous
21 février 2008
redaction@laterre.ca

Devrait-on abandonner la gestion de l’offre et même laisser tomber la production agricole de masse en sol canadien pour concentrer notre économie sur des secteurs plus rentables?

C’est en tout cas une conclusion qu’on peut tirer des arguments du libéralisme économique à laquelle s’oppose farouchement André D. Beaudoin, secrétaire général d’UPA DI.


M. Beaudoin s’exprimait lors d’un débat organisé par La Terre de chez nous, le 6 février dernier, dans le cadre d’un souper-causerie à la table champêtre Au fin palais de Sir Antoine qui prenait pour point de départ la publication de son livre L’Ombre de l’espoir. Six lecteurs de la Terre avaient également été invités pour participer au débat qui était animé par l’ex-député, Jean-Pierre Charbonneau.

« On ne s’arrête pas vraiment pour comprendre la réalité des autres », a affirmé André D. Beaudoin en parlant des motivations pour écrire son troisième livre. L’Ombre de l’espoir raconte d’ailleurs les difficultés du fils d’un producteur de lait qui souhaite prendre la relève de son père. Ce dernier s’ouvre finalement à son fils, après un anévrisme qui le force à revoir sa façon de faire pendant la convalescence. Les conditions difficiles que vit l’agriculture n’empêcheront pas le père et le fils de garder espoir.

L’auteur déplore d’ailleurs que l’agriculture serve souvent de laboratoire pour tester des théories économiques avec des conséquences extraordinaires. « Le système capitaliste boude les ressources naturelles et les êtres humains », résume l’agriculteur et auteur. Les produits de première nécessité doivent coûter de moins en moins cher, ce qui appauvrit les agriculteurs du monde entier qui n’ont habituellement pas la force politique suffisante pour résister à cette vague de fond.

Germain Belzile, économiste et professeur aux Hautes études commerciales (HEC), estime de son côté qu’il est tout à fait normal que l’agriculture prenne moins de place à mesure que l’économie d’un pays se développe. Il y a des secteurs en déclin, mais ce n’est pas nouveau et l’économie est en perpétuelle transformation.

« Un des graves problèmes en agriculture, c’est qu’ils ont été assez puissants dans le passé pour s’isoler », estime M. Belzile qui ajoute que les quotas de production ont surtout profité à la première génération qui n’a pas payé pour les obtenir. L’économiste estime que les quotas « vont finir par disparaître» et qu’il faudra alors que les contribuables canadiens remboursent environ 20 milliards de dollars. « Le lait canadien est le plus cher au monde », ajoute M. Belzile.

Tous les détails dans l'édition du 21 février 2008 de La Terre de chez nous.

Source : http://www.laterre.ca/?action=detailNouvelle&menu=9&section=editionCourante&idArticle=5076

Aucun commentaire: